Interviewé à Kampala en Ouganda en marge du Conseil Scientifique et Technique de l'Association Africaine de l'Eau (AAE), #CamilleDANSOU, #DG #SONEB parle de la problématique de l'accès à l'eau potable et de l'ambitieuse vision du Président Patrice TALON d'assurer l'accès universel à l'eau potable pour tous les Béninois.
AAE : M. Camille DANSOU, vous êtes le Directeur Général de la Société Nationale des Eaux du Bénin. Présentez-nous la SONEB
La Société Nationale des Eaux du Bénin (SONEB) est née de la réforme institutionnelle intervenue en 2003, qui a abouti à la séparation des activités eau et électricité de l'ancienne Société Béninoise d'Electricité et d'Eau (SBEE). La SONEB a démarré ses activités en janvier 2004 sous la tutelle du Ministère de l'Eau, avec pour mission d’offrir des services d’approvisionnement en eau potable et l’évacuation des eaux usées, aux populations du Bénin en milieux urbain et périurbain sur tout le territoire national.
De par l’ambition affirmée du Chef de l'Etat, le Président Patrice TALON d’atteindre l’accès Universel de tous les Béninois à l’eau potable d’ici 2021, le Gouvernement du Bénin a engagé depuis quelques mois, une réforme institutionnelle en cours de mise en œuvre de la SONEB, qui entend désormais positionner la société comme une entreprise moderne, efficace, capable de répondre de façon durable et efficiente aux aspirations du peuple béninois en matière d’eau potable et d’assainissement en milieu urbain et périurbain.
A cet effet, avec la volonté politique appuyée du Gouvernement du Président Patrice TALON il est initié plusieurs GRANDS projets d’Alimentation en eau potable dans tous les départements du pays, afin d’une part de moderniser les installations existantes de la SONEB et d’autre part, de sécuriser les services continus d’alimentation en eau potable.
Le Gouvernement de la République du Bénin a décidé de l'accès universel à l'eau potable pour tous les Béninois d'ici 2021, soit dix ans avant la date fixée par l'ONU pour l’atteinte des ODD. Comment la SONEB entend s'y prendre pour réussir cet ambitieux programme ?
Les Objectifs du Développement Durable (ODD) demeurent la référence internationale pour tous nos pays. Mais vous convenez avec moi que l’accès à l’eau potable est à la fois un besoin prioritaire et urgent que nos populations respectives ne manquent pas de form uler presque quotidiennement dans leurs doléances à nos politiques. Des ODD dont le Gouvernement Bénin en a fait le principe de « ne laisser personne de côté », un fondement cardinal dans la conception et la mise en œuvre de ses politiques publiques. C’est conscient de ce besoin vital urgent et du droit inaliénable des Béninois à l’eau potable, que le Président de la République, a pris cet engagement fort et salutaire d’offrir d’ici 2021, un accès universel à l’eau potable pour les populations béninoises vivant aussi bien en milieu urbain que rural ; soit dix ans avant la date butoir fixée par les Nations Unies.
Pour y parvenir, pour ce qui relève de la SONEB, le Gouvernement a engagé très vite des projets structurants d’infrastructures de desserte sur différents financements dont majoritairement suivant une approche PPP (Partenariat Public-Privé).
Parallèlement à la mise en place des infrastructures et dans la perspective d’une meilleure gestion et exploitation durable des services d’eau, le gouvernement a engagé une réforme devant aboutir dans les tous prochains mois, à la scission de l’actuelle Société Nationale des Eaux du Bénin (SONEB) en deux entités respectivement (i) publique de patrimoine et (ii) la contractualisation d’un opérateur privé d’exploitation. Celles-ci seront également accompagnées d’un organe de régulation et d’un modèle financier devant garantir la durabilité des services d’eau potable aux béninois.
La SONEB dont j’ai la charge, s’attèle à cet effet résolument, non seulement à améliorer ses performances, mais surtout pour la réussite de ces deux leviers objectifs prioritaires ci-dessus du gouvernement. (…)
Quel regard portez-vous sur l'AAE et sur les défis liés à l’eau et à l'assainissement en Afrique ?
Les principaux défis liés à l’eau potable et à l’assainissement dans nos pays en Afrique sont presque similaires, ils se résument essentiellement à mobiliser les ressources et les financements afin de satisfaire durablement les besoins, sans cesse croissants de nos populations. A court terme pour nos sociétés, il s’agit d’accélérer l’atteinte des Objectifs du Développement Durable (ODD), notamment l’accès universel aux services d’eau potable et d’assainissement. Nous avons jusqu’ici opéré essentiellement en termes de mise en place d’infrastructures, et ça nous savons bien le faire. Mais le défi demeure d’assurer une qualité de services irréprochables et sans discontinuité à nos compatriotes. Pour y arriver, notre association, l’AAE dont l’envergure continentale et internationale n’est plus à démontrer, est un creuset d’échanges d’expériences et de compétences, de benchmaking et de capitalisation des leçons apprises, d’une grande utilité pour chacun de nos pays. Cette richesse de connaissances et d’expériences dans toutes les thématiques pertinentes de l’eau et assainissement est un formidable vivier nous permettant de disposer des outils et réflexions pertinents pouvant permettre de relever les défis auxquels nous sommes confrontés. Pour ma part, à la suite de ma présente 1ère participation aux sessions du Comté Scientifique et Technique (CST) et du Comité de Direction (CD) de l’AAE à Kampala, je puis vous assurer que j’ai noté à l’occasion tout l’intérêt, le dynamisme et l’engagement de tous au service de l’eau potable. C’est un point satisfaisant qui rassure sur la chance que l’Afrique a de gagner le pari des ODD et de l’accès de tous à l’eau potable.